Côte d’Ivoire: Quelle classe politique, face à ses contradictions ?

Quand je marche la tête basse pensant à la Côte d’Ivoire, le tournis s’empare de mes yeux, parce que je la vois en tourbillon, incapable de se poser ou de se jeter dans l’air de l’oubli, portant les détritus de ces fils à l’estomac si profond.

Quand j’ouvre les pages tristes de ce beau pays, les belles photos d’illustration d’alors, se transforment en des monstres qui ternissent, ses quelques oripeaux qui fument le calumet, sa propre fumée retourner vers les circonstances voulues par les mêmes, qui se laissent attirer en groupe, venir sur les rizières du pouvoir au point où, ils sont tous devenus, des mange-mil. L’opposante est absente.

Oui, il s’agit de cette Côte d’Ivoire qui tente de fuir, mon regard que j’interpelle. Voilà, un pays où, pour devenir opposant, il faut trouver, un tuyau rallongé et raccordé à un filtre pour manger. La honte se déteint sur eux tous, car c’est le pouvoir qui se choisit ses propres adversaires. Les autres se bousculant comme des chenilles dans un entonnoir, le premier qui tombe, embrasse les orteils du roi. Un seul camp paie et les autres se cachent pour pleurer et à visage découvert, offrent piteusement la blancheur de leurs dents au roi, avec leur haleine puant la haine. Quelle classe politique ivoirienne, qui ne vit que de ses contradictions.

Parlons de la commission électorale indépendante, la fameuse CEI. Tous voient qu’elle ne répond plus aux attentes harmonieuses d’une paix, mais plutôt, porteuse de conflits et vont s’asseoir avec son président, très contesté, Yssouf Bakayoko. C’est quoi le message que ces politiques veulent faire passer ? En Côte d’Ivoire, même quand, la viande est un totem, certains politiciens se cachent pour ramasser les os, quand le roi, dans sa cruauté, leur jette. Quand on dit que c’est cette CEI qui a envoyé la guerre dans le pays, il leur faut parler dans quelle langue ? En répondant à une réunion provoquée par Bakayoko le confligène, ce n’est pas pour le reconnaître ? Maintenant, voilà que le pouvoir veut précipiter ces élections vite fait pour se donner de la contenance, alors que dans la réalité, il ne se mesure que l’ombre de lui-même.

Pendant que la jeunesse ivoirienne, que j’interpelle à l’union sans exception, pour prendre ses responsabilités, cherche comment à exfiltrer le pays entre les mailles de ces filets diaboliques dans lesquels, le pays est engouffré, au moment où, les ivoiriens pensaient qu’enfin, le glas avait sonné pour en finir avec ce sérum venimeux et empoisonné, c’est là, que ces politicards, viennent de mettre le cachet sec pour certifier les futures magouilles qui vont détruire le peu de cohésion nationale et faire exploser des crânes en regardant le sang des innocents couler sur les rues de « Madou Goudron ».

Ok, maintenant qu’elle a solidifié les assises de la commission, qu’ils aillent à leurs élections. Il y a trop de contradictions dans le jeu trouble de ces politiciens ivoiriens qui donnent l’impression que seuls comptent à leurs yeux, leurs intérêts. L’arbre sur lequel, ils sont assis, nous voulons le scier, trop dangereux et voilà que c’est sur ses branches, que ces assoiffés, vont s’asseoir pour regarder de haut, les ivoiriens mourir, et ne pas entendre leurs cris de détresse. En 2010, on nous a dit qu’il y a eu plus de 3000 morts. En 2015, on a acheté certains apprentis sorciers politiques, pour venir les reconnaître avant même cette même CEI. D’hésitations en tergiversations, les revoilà, dans leurs petits souliers, venir jouer encore aux enfants de cœur.

A quand donc, la fin de toutes ces contradictions pour voir enfin, ce beau soleil briller sur ce peuple qui ne demande que l’union et la paix, pour réapprendre à vivre-ensemble ?

Joël ETTIEN

 Directeur de publication : www.businessactuality.com